Odeur anormale, sang-mêlé et physionomie lugubre. (feat. Dante)

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Bien. Il me semblait bien que je fusse au bon endroit ! Entre les catacombes et les cadavres, vraiment, j’avais pas un métier de rêve. Mais bon, c’était bel et bien la vie que j’avais choisi donc autant pas se plaindre.

Au moins, les cadavres étaient pas à l’air libre, ici. Encore une fois, je devais faire une chasse à l’information, comme j’aime bien l’appeler. Des meurtres étranges avaient lieux à Paris, et forcément, les dhampires devaient mener l’enquête, sans trop savoir ce qui se tramait dans notre dos. Après tout, on était plus ou moins neutre ; tant que j’étais payé, je m’en moquais pas mal de ce qu’il se passais.

Bref. D’un pas nonchalant, je m’approchais donc de l’enseigne. Les températures ayant déjà pas mal chuté, une écharpe autour de mon cou montrait bien que je n’aimais pas trop ce froid ambiant. Ouvrant la porte, un chien dans mon champ de vision fit apparaître un discret sourire sur mon visage. Mais j’étais pas venu pour ça !
D’un hochement de tête, je répondis à l’homme qui avait pris la parole et qui … était clairement pas heureux de me voir. Mais bon, ça aussi j’avais plus ou moins l’habitude.
« Une urgence, plus ou moins. Mais peut-être que ce papier vous permettrait d’en décider vous-même. » Toujours nonchalant, je lui montrait entre mes doigts l’autorisation d’obtenir des informations sur un des récents trépassé.

Et puis, un léger froncement de sourcil. Une odeur bizarre ? … C’était un vampire après tout, non ? C’était ce qu’on m’avait dit, en tout cas ; mais qu’elle franchise ! Peut-être que c’était pas pareil, dans son pays d’origine, niveau honnêteté. Car il me semblait décidément pas français du tout.
De toute façon, j’avais l’habitude des idioties que les vampires pouvaient me sortir, alors je ne tiquai pas plus que ça.
Un soupir, avant que je ne reprenne.
« Vous inquiétez pas, je suis propre. » En espérant qu’il force pas, parce que j’avais clairement pas envie de m’expliquer.
« Mais je suis pas venu pour ça. J’ai pas vraiment de temps à perdre non plus. » Autant que ça se fasse vite, que ça nous arrange tout les deux. J’avais pas envie de trainer dans un endroit aussi lugubre avec un gars aussi suspect.

« Je vois ? »… ouais, il ne semblait rien voir du tout, en fait. Le nom de ce noble ne semblait pas beaucoup résonner en lui, comme si son cerveau était vide de matière grise.
Néanmoins, je m’en foutais un peu ; tant que je pouvais accomplir ma tâche, je n’en avais rien à faire. L’air pas forcément très convaincu, je l’écoutais poursuivre sur … des excuses. Bon. OK.
Je haussais un sourcil. Pourquoi il s’excusait, ce gars ? J’avais un peu l’habitude de me faire mal parler à cause de mes origines, donc au final ça ne me faisait plus vraiment mal. C’était un peu une normalité, dans cette société.
Le plus important était surtout que j’avais l’impression que ce gars divaguait à chacune de ses phrases. Vraiment, est-ce qu’il comprenait un traitre mot de ce que je lui disais ? Il semblait bien parler français, pourtant ! Calmant mon agacement qui augmentait dangereusement, je glissai une sucette entre mes lèvres.

« Je suis un demi ; un dhampire. Voilà. On peut passer à la suite maintenant ? » J’avais pas envie de lui expliquer ce que c’était. Parce que je m’attendais vraiment à ce qu’il me le demande, vu comment il avait l’air déconnecté du monde réel.
Pour la suite, je fis quelques pas un peu plus loin dans la boutique, visiblement un peu impatient d’en finir.
« C’est par où la pièce aux morts ? » Ouais, on appelais ça la chambre froide mais c’était pas grave. Je me sentait pas vraiment à l’aise dans ce genre de milieu ; la mort me mettait mal, et c’était probablement normal, d’ailleurs.
Je devais avoir l’air malpoli, mais je m’en moquais un peu. Vraiment, je n’avais qu’une hâte, m’en aller d’ici.

Bon, eh bien la révélation de mon identité … ne semblait pas trop être une révélation pour lui, en fait. C’était déjà ça ; même si je m’en moquais pas mal, au fond. J’étais pas venu là pour chercher du réconfort et de l’acceptation comme un gamin.

De toute façon j’étais pressé d’en finir, et je le faisais bien comprendre. Le problème étant que l’autre homme ne semblait pas si pressé que ça. En même temps, il devait avoir l’habitude de la visiter, cette fameuse pièce aux morts.
Il avait repris la parole et… ce gars avait un problème avec les odeurs. Il était fétichiste ou … ? Enfin, autant garder mes questionnements pour moi-même ; j’étais pas venu enquêter sur les tendances bizarres des vampires. Et je voulais pas du tout avoir de réponse à certaines de mes questions ; genre, ça voulait dire quoi « avoir fini avec » ? Bref. C’était le temps de faire le bonhomme, histoire de pas passer pour une mauviette effrayée au moindre … euh … cadavre.
« Ouais, ouais, c’est ça … ça ira. Pas le choix. » L’appréhension ne s’apaisait pas pour autant. J’avais jamais été trop confronté à la mort. Enfin, un peu quand même, mais pas tant que ça. Encore heureux, d’ailleurs.
Au moins, le chien qui nous suivait me mettait un minimum de bonne humeur, même si je me demandais sérieusement ce qu’un chien faisait dans un tel endroit. Il faisait un peu tâche, mais bon j’allais pas non plus m’en plaindre.
Un soupir ; il se posais encore un peu plus de questions sur mon identité, et j’avais pas vraiment le choix de répondre. Il me montrait ses … corps, quand même.
« Je suis Dante. Un Informateur. Mais mon identité, on s’en moque un peu. Vous avez bien lu le nom, non ? » Je parlais bien évidement de mon « autorisation ». Parce que c’était ça, le plus important. Moi, je n’étais qu’un dhampire parmi plein d’autre.
Et enfin … la porte fut ouverte. Je déglutis, avant d’enfin entrer. J’attendais qu’il prenne les devant, parce que je me sentait pas de fouillais. Evidement, j’étais pas super à l’aise. Alors, j’attendais qu’il fasse quelque chose, restant ridiculement planté, là, en plein milieu de la pièce.